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Évangile selon Saint Matthieu MT 2, 1-12

Charles de Foucauld a écrit cette méditation le jour de Épiphanie

Les mages viendront ce soir, cette nuit vous adorer, mon Dieu ; il est en ce moment 9 heures du soir, du 5 janvier. En attendant qu’ils arrivent, pendant qu’ils seront là, mettez-moi à vos pieds, mon Seigneur, avec la Très Sainte Vierge et saint Joseph ; faites-moi, jusqu’à leur arrivée et pendant leur présence, vous contempler, vous adorer, me perdre en vous… la sainte Vierge et saint Joseph, sans cesser de vous adorer et de vous regarder, parleront aux mages, leur répondront, leur présenteront leur Dieu à adorer… moi, le petit enfant de la maison, je n’ai point à parler, je n’ai qu’à regarder et à me taire, à rester dans mon coin en silence et à continuer à vous adorer comme si le monde entier n’existait pas… Pourtant à la vue de si saints adorateurs qui viennent de si loin passer quelques heures à vos pieds je suis confondu devant mon indignité, et les grâces dont je suis comblé, et l’abus que j’en fais, moi qui suis chaque jour, à toute heure à vos pieds et qui y suis si misérable et si indigne, et hélas ! qui parfois n’y suis pas quand je devrais y être, qui y suis moins que je pourrais y être… Priez pour moi, saints Rois mages afin que moi aussi j’adore Notre-Seigneur dans toutes les limites du possible, au prix même des plus grandes difficultés, des fatigues et des dangers… que moi aussi je suive fidèlement l’étoile de ma vocation, que j’offre aussi à ce Dieu, à cet homme, à ce roi l’encens de mes prières, la myrrhe de la pénitence, l’or de la charité, et qu’enfin, après avoir joui amoureusement à ses pieds en partageant la contemplation et l’adoration de la sainte Vierge et de saint Joseph, tout le temps qu’il me permet, je me convertisse entièrement, revenant par un autre chemin et ne retombant plus dans les sentiers de mes anciennes fautes… Priez avec les mages pour que je fasse cela, ô ma Mère la sainte Vierge, ô mon Père saint Joseph, et demandez la même chose pour tous les hommes, en Notre-Seigneur Jésus, par Lui et pour Lui… Et en attendant qu’arrivent les mages, et pendant qu’ils seront là, tenez-moi entre vous bien caché, bien muet, à continuer à contempler et à adorer, sans penser à aucune autre chose de la terre, ce divin Enfant Jésus, ce bien-aimé Enfant Jésus, ce si doux Enfant Jésus [1] !

[1] C. DE FOUCAULD, Considérations sur les fêtes de l’année, Nouvelle Cité, Paris 1987, 96-97.