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Évangile selon Saint Matthieu 11, 2-11


« Lorsque Jésus eut achevé de donner ces enseignements aux douze apôtres, Il s’éloigna de là pour enseigner et prêcher dans les cités des juifs. Or Jean ayant appris dans les fers les miracles du Christ, lui fit dire par deux de ses disciples qu’il Lui envoya : Est-ce vous qui êtes Celui que nous attendons, ou en avons-nous un autre à attendre ? Jésus répondit aux envoyés : Allez et dites à Jean ce que vous venez de voir et d’entendre : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés, et bienheureux ceux pour qui je ne suis pas un objet de scandale. » (11, 1-6)

Jean croit, sait que Jésus est le Christ ; il le croit de toute son âme, de tout son cœur, de tout son esprit, de toutes ses forces, Lui qui l’a salué dès le sein de sa mère, qui l’a montré comme « l’Agneau de Dieu », l’a annoncé comme l’auteur du vrai baptême, l’a proclamé le seul véritable Époux, lui qui a vu la colombe divine, a vécu de Jésus pendant trente ans d’adoration silencieuse et n’a ouvert la bouche que pour le confesser et le crier à tous les hommes. Il envoie ses disciples pour les confirmer eux dans la foi à Jésus pour les transmettre et les léguer à Jésus, pour les détacher de lui-même et les attacher à Jésus. Près de mourir il Lui adresse tous ceux qui le suivaient, et non content de le proclamer le Messie, il provoque en outre cette déclaration de la bouche même de Jésus, pour augmenter encore, dans les autres, la foi en Lui. …N. Seigneur répond par une citation des prophètes : C’est par cette citation, autant que ses miracles, qu’il prouve sa divine mission. Scrutons les Ecritures, puisque N. S. les a à tout moment à la bouche, puisqu’il nous les cite comme devant être connues de nous, puisqu’il nous les montre comme si riches en biens spirituels et contribuant tant à affermir la foi (et par là toutes les vertus qui dépendent de la foi, … et toutes en dépendent). … Lisons, méditons, connaissons, approfondissons les Ecritures, c’est la parole du Bien-aimé : L’amour nous le crie, l’imitation l’exige, l’obéissance le commande.

« Les envoyés étant partis, Jésus dit de Jean à la foule : Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent ? Qu’êtes-vous allés voir ? Un homme délicatement vêtu ? Ceux qui s’habillent avec délicatesse sont dans les palais des rois. Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète. Car c’est lui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon ange devant toi, pour te préparer la voie. En vérité je vous le dis : Nul, parmi les enfants des femmes, n’a été plus grand que Jean-Baptiste : Toutefois, le plus petit de ceux qui sont dans le royaume des cieux est au-dessus de lui. » (11, 7-11)

Vous louez la fermeté, la constance, la force, le courage de S. Jean, … puis sa pauvreté, sa pénitence, son abjection, sa mort au monde. … Vous déclarez qu’il est « votre ange », ange par la chasteté, par la pureté de cœur, d’intention, de volonté, ange par l’amour embrasé, séraphique, ange par le détachement de toutes les créatures, ange par la fidélité à accomplir vos ordres, vos missions à dire et faire, dont il est chargé par vous, par l’obéissance de tout instant à votre volonté ? … Pas un des fils des hommes n’est aussi grand que lui, de tous ceux qui ont paru sur la terre. Toutefois le moindre des anges, des habitants du ciel, est plus grand que lui, tant que dure sa vie mortelle et tant qu’il n’est pas lui-même monté au ciel, … car la vision béatifique est un tel bien qu’elle donne aux esprits qui en jouissent, une perfection plus haute que celle même de Jean. Dévotion à S. Jean-B. … Imitation de son exemple [1].

[1] C. DE FOUCAULD, Commentaire de Saint Matthieu. Lecture Commentée de l’Évangile, Nouvelle Cité, Paris 1989, pp. 361-363.